ATELIER DE THEATRE

ATELIER DE THEATRE

Chaque année, les élèves comédiens travaillent à raison d’une séance hebdomadaire à la réalisation du spectacle de fin d’année. De la mise en scène à la réalisation des décors, au maquillage, aux costumes, à la lumière, c’est toute une équipe de professionnels de la branche qui encadrent ces jeunes artistes en herbe, ceci pour leur plus grand plaisir.

Tu as envie de te joindre à nous pour une expérience forte et unique ? Tu es le bienvenu !

Spectacle 2023-2024

LE DRAGON
Evguéni Schwartz
Traduction : André Markovicz
Adaptation : Alain Grand, Stéphane Boschung

Avec :
Shérine Abou El Anein, Héloïse Andrey, Loena Baftiri, Shana Bassot, Elias Mael Baur, Céline
Boyer, Olivia Caille, Marion Carvalho, Laura Christophe, Laetitia dos Santos Gonçalves, Aurore
Guidoux, Laia Gumbau, Zoé Gumbau, Anais Hermite, Simao Honorio Saera, Selma Jacqueroud,
Viola Jeanneret, Alexandra Jupaj, Isra Kassoul, Lucie Meyer, Inês Oliveira Ferreira, Salma
Ottiger, Aneta Petruskova, Elio Sprenger, Kevin Terreaux, Arthur Vaugne-Rousson, Eloïse
Marthe Joséphine Wedlinger, Loena Baftiri, suite de la distribution artistique en cours..

Mise en scène, scénographie, dramaturgie : Alain Grand
Assistanat : Agathe Schmutz
Décors : Lucia Sulliger
Suite de la distribution technique en cours…

Représentations :
Juin 2024 à la Salle CO2

Ce spectacle est préparé dans le cadre du 50e anniversaire du CO de la Gruyère de Bulle. Pour
l’occasion, les compagnies théâtrales des CO de Bulle et La Tour-de-Trême sont réunies sous
une unique entité.
Au CO de Riaz, le groupe d’élèves réuni au sein de « l’activité cinéma » dirigé par Stéphane
Boschung présentera l’acte 1 en version filmé et la compagnie théâtrale interprétera sur scène
les actes 2 & 3.

La fable
Depuis 400 ans, un dragon terrifiant, capable de prendre diverses apparences, règne en tyran
sur une cité dans laquelle vivent, entre autres, l’archiviste Charlemagne, sa fille Elsa et leur
chat, Marinette. Le bourgmestre de la ville et son fils, le laquais Henri, serviteurs zélés du
dragon, veillent à faire respecter son pouvoir fondé sur la répression et la délation. Il y eut
bien dans un passé lointain quelques révoltes, mais elles furent écrasées dans le sang et le feu
par le dragon. Aujourd’hui, la population matée lui obéit en tout. Sa docilité est telle que
chaque année, elle accepte de payer au monstre un lourd tribut alimentaire et de lui offrir en
sacrifice une jeune fille qui meurt de dégoût après sa « nuit de noces ». Cette année, la jeune
vierge désignée n’est autre qu’Elsa. Son père et elles attendent, résignés, le jour du sacrifice.
C’est alors qu’arrive dans la ville Lancelot, héros professionnel. Comme ses confrères, il passe
son temps à abattre des monstres. Ses pas le mènent à la chaumière d’Elsa et Charlemagne
où il apprend par leur chatte, Marinette, le triste sort qui les accable. Il décide naturellement
de tuer le dragon au combat et d’ainsi sauver la jeune fille, dont il est en train de tomber
amoureux. Personne ne l’en croit capable et Elsa refuse d’être aidée. Lancelot provoque le
monstre en duel, malgré l’hostilité des citoyens.

A l’annonce de cette nouvelle, le dragon manque de l’anéantir lâchement sur place, mais le
vieux Charlemagne, archiviste, l’en empêche au nom d’un vieux document qui autorise tous
ceux qui défient le dragon à rester en vie et à se faire aider jusqu’au moment du duel. Le
monstre fixe alors la bataille au lendemain. Pour empêcher ce combat, Henri, ancien fiancé
d’Elsa promu secrétaire personnel du dragon, propose à la jeune fille d’assassiner Lancelot
avec un couteau empoisonné, en échange de sa liberté. Après moultes réticences, elle accepte
le marché́. Pendant ce temps, les habitants essaient de soudoyer Lancelot, puis, avec l’aide du
bourgmestre, ils le privent d’armes. De son côté, le dragon tente par tous les moyens de
convaincre Lancelot de l’inutilité de sa démarche. En vain. Arrive le moment des adieux d’Elsa
à Lancelot. Epiés sans le savoir par le dragon et son laquais, ils s’avouent leur amour et elle lui
dévoile le complot. Furieux, le monstre enferme alors Elsa. Forcé de l’abandonner aux mains
de son adversaire, Lancelot part se préparer au combat et rencontre le chat. Celui-ci le met en
contact avec des artisans qui ont fabriqué des armes magiques pour équiper dignement le
héros. Ils lui remettent un tapis volant, un chapeau qui rend invisible, une épée magique et un
instrument de musique autonome. Ainsi paré, Lancelot se lance dans la bataille.

Acte II
Après un dur et long combat, il parvient à tuer le dragon. Les citoyens, qui observent le duel
depuis la place de la ville, laissent éclater leur joie à la mort du tyran. Mais le bourgmestre
s’empare aussitôt du pouvoir et réprime immédiatement toute velléité de manifestation. Les
citoyens, à nouveau muselés, rentrent chez eux. Mortellement blessé, Lancelot apparaît sur
une place déserte. Abandonné de tous au moment de son agonie, il tente malgré tout de se
convaincre d’avoir ouvert les yeux des habitants sur la possibilité de mener un combat. Un an
s’écoule.

Acte III
Le bourgmestre a usurpé le titre de tueur du dragon et s’est auto-proclamé président et
libérateur de la ville. Elsa était promise en sacrifice au dragon … Il se l’attribue ; mais, plus
démagogue, il y met les formes et veut un mariage. Son fils Henri est quant à lui devenu
bourgmestre. Sous le couvert d’une pseudo-démocratie, Henri et son père incitent à la
délation et s’espionnent réciproquement. Les prisons se remplissent, à commencer par les
artisans qui ont prêté main-forte à Lancelot. Les deux imposteurs ne craignent rien tant que
l’éventuel retour de ce dernier, disparu dans d’étranges circonstances… d’autant que de
mystérieuses inscriptions apparaissent sur les murs de la ville. La population, une fois de plus
résignée, prépare activement le mariage du président et d’Elsa. Désespérée, hantée par le
souvenir de Lancelot, Elsa trouve le courage de se rebeller pendant la cérémonie du mariage,
et de dire non à cette union avec le président. C’est alors que Lancelot réapparaît. Sans livrer
bataille, les deux usurpateurs s’effondrent. Lancelot les fait mettre en prison et libère les
artisans. Il exhorte les citoyens à la vigilance, au courage et à l’exercice de la démocratie et
s’engage à les y aider. Enfin, il épouse Elsa.
Fable russe de 1943, Le Dragon rappelle qu’abattre un tyran n’est pas abattre une tyrannie.
Que l’asservissement d’une société toute entière n’est possible qu’avec son consentement
actif, résigné ou inconscient. Alors comment tuer un système ? Depuis quatre siècles, un
dragon règne en despote, par la terreur, le feu et le sang, sur une ville imaginaire. Les
autorités locales, complices ou serviles, se plient à tous ses caprices. Arrive Lancelot, un «
héros professionnel », décidé à abattre la créature. Mais même s’il la terrasse, le carcan
engendré par les forces de l’autoritarisme – la peur, la collaboration, la soumission, la
résignation… – pourrait bien perdurer. Que faire alors pour nous libérer et triompher d’une
puissance écrasante, si elle s’avère incarnée parmi nous autant qu’en nous ?
« On ne raconte pas un conte pour dissimuler une signification, mais pour dévoiler, pour dire
à pleine voix, de toutes ses forces, ce que l’on pense. »
Evgueni Schwartz

L’auteur
Evguéni Schwartz appartient à cette génération d’écrivains qui avait vingt ans au moment de
la Révolution d’octobre 1917. Né en 1896 à Kazan sur la Volga, d’un père médecin et d’une
mère sage-femme, il commence des études de droit qu’il abandonne bientôt pour s’engager
comme acteur dans une troupe de théâtre amateur à Rostov. Il y reçoit une excellente
formation de comédien et se distingue par son remarquable talent d’improvisateur et
d’inventeur de canevas à l’imagination féconde. Leur troupe se rend vers 1921 à Leningrad,
où elle est rapidement dissoute, faute de moyens.

Schwartz participe alors à la vie théâtrale et littéraire de cette ville, à une époque de grand
essor artistique et politique. Il se lie d’amitié avec des écrivains et passe beaucoup de temps
à discuter de la nouvelle littérature soviétique. Il organise des soirées « variétés » à la Maison
des Arts mise par Gorki à la disposition des écrivains et artistes de toutes disciplines. On l’y
retrouve à la fois régisseur, conférencier, comédien et auteur. C’est là qu’il acquiert une
réputation de conteur dont l’humour émerveille. Dans ses farces et parodies, il se révèle un
écrivain extraordinairement original et très doué pour la satire. Avec cette générosité qui
deviendra légendaire, ce don exceptionnel de susciter l’intérêt et d’amuser, il raconte des
histoires, pose des devinettes, organise des spectacles, et écrit des saynètes pour une foule
d’enfants curieux et avides. Mais il ne se risque pas encore à publier.

Après la fermeture de la Maison des Arts en 1923, Schwartz qui cherche du travail se voit
confier la rédaction d’un journal local dans le Donbass, région industrielle d’Ukraine. Il
rencontre le poète Oleïnikov qui, plus tard, sera arrêté. Devenus amis, ils participent avec
d’autres à la création d’un journal littéraire, Le Chantier, où paraissent ses premiers textes.
Là-bas, son activité de journaliste le conduit au coeur de la vie des travailleurs et lui procure
une quantité de connaissances, d’impressions et de matériel concret dont il essaie, en tant
qu’écrivain, de tirer des fictions à la fois objectives, critiques et prospectives.

De retour à Leningrad, en 1924, Evguéni Schwartz travaille auprès de différents journaux et
collabore à la création d’un nouveau magazine pour enfants, Le Hérisson. A partir de 1925, il
commence à écrire et publier des récits, puis des pièces pour enfants dévolues à la scène ou
au castelet de marionnettes. Il travaille entre autres au « laboratoire » des Éditions d’État pour
enfants dirigée par le poète Samuel Marchak.

Écrire, malgré́ la censure et la guerre

En 1931, Schwartz rencontre à Moscou, lors de la lecture d’une de ses pièces, Nikolaï Akimov,
directeur et principal metteur en scène du Théâtre de la Comédie de Leningrad, qui devient
par la suite son ami. Leur première collaboration a lieu trois ans plus tard. Schwartz écrit, pour
le studio expérimental créé à Leningrad par Akimov, Le Roi nu, sa première pièce pour adultes,
une adaptation libre tirée de trois contes d’Andersen. Cette pièce, caricature d’un
gouvernement autoritaire et du culte de la personnalité, sera interdite par la censure avant
même sa création. Comme plus tard pour Le Dragon, les allusions anti- fascistes contenues
dans la pièce – Hitler est nommé Führer et chancelier du Reich en 1933 – sont perçues aussi
comme anti-staliniennes… Schwartz poursuit malgré tout dans la même voie et choisit de
travailler sur un autre conte d’Andersen, L’Ombre. Cette pièce considérée comme
« philosophique » échappe à la censure et est mise en scène avec grand succès en 1940,
toujours au Théâtre de la Comédie de Leningrad ; mais la guerre empêche qu’on la joue plus
longtemps. Elle ne sera pas remontée avant 1960.

Dans les mois qui précèdent la guerre, Evguéni Schwartz commence l’écriture du Dragon. Fin
1941, Leningrad est assiégée par les Allemands. Schwartz participe activement à la défense de
la ville, ce qui lui vaudra plus tard une médaille mais, atteint d’une grave maladie cardiaque, il
ne peut partir au front. Cette situation le stimule à écrire, sans perdre son esprit critique ni
baisser les yeux sur les problèmes de société qui l’environnent. Il abandonne un temps les
féeries pour des oeuvres « réalistes » : Une nuit, pièce en grande partie autobiographique
écrite en 1942, décrit les meilleures qualités des citoyens de Leningrad pendant le blocus.
Contrée lointaine, composée en 1943 pour la jeunesse, se rapporte à la vie des enfants
évacués.

Contraint de s’exiler, Schwartz part s’installer avec sa femme à Diouchambé, capitale du
Tadjikistan, où il retrouve Akimov et le Théâtre de la Comédie de Leningrad, également
évacués. Il poursuit son travail sur Le Dragon, en étroite collaboration avec Akimov. Il reprend
également l’écriture de son journal personnel.

1944, Le Dragon est créé à Moscou et interdit après la première représentation : à
nouveau, la dénonciation de la dictature fasciste vaut aussi pour une autre dictature… La pièce
ne sera réhabilitée que vingt ans plus tard.

17 juin 1944, Schwartz retourne vivre à Leningrad. Commence alors pour lui une période
particulièrement dure : dix ans sans être publié ni représenté. Il reprend, pour subsister, son
activité de journaliste et continue d’écrire dans le domaine de la littérature enfantine, ainsi
apparemment protégé de la censure officielle.

Après 1954, il écrit encore deux pièces pour adultes : Un miracle ordinaire et Histoire de deux
jeunes mariés, toutes deux mises en scène quand il est déjà très malade. Schwartz y porte un
regard tantôt amusé, tantôt grave sur la jeunesse et l’amour, d’une manière plus intimiste que
dans les oeuvres précédentes. Les allusions politiques sont plus rares, l’humour
habituellement si brillant semble à demi-éteint; mais le regard de l’écrivain sur l’homme est
toujours chaleureux. C’est que la page horrible de la guerre est tournée; la guerre froide
recule, Staline est mort, et le « dégel » autorise de grands espoirs; du coup, les préoccupations
sont moins universelles et le bonheur individuel reprend ses droits. Schwartz n’aura toutefois
pas l’occasion d’en jouir : il meurt en 1958.

Le conte au service de l’engagement
« Schwartz tient dans la littérature dramatique de son temps une place à part : il n’est pas le
seul qui ait écrit pour les enfants ; mais il est le seul qui ait écrit des contes pour grandes
personnes, qui ait utilisé la fiction et les méthodes du conte pour offrir à ses contemporains
l’image d’une expérience vécue quotidiennement, une image poétique et cocasse dans sa
forme, mais à la réflexion bien plus profonde qu’il n’y paraît. » écrit Claudine Amiard-Chevrel.
Les années qui suivirent la Révolution d’octobre furent prolifiques en inventions de formes et
de concepts en tous genres. « A un quotidien soumis à la trépidation heurtée et virevoltante
du cours des choses devaient fatalement correspondre des actions culturelles en mesure de
pratiquer la rupture et la contradiction. […] Aux manifestes futuristes – antérieurs à 1917 – qui
prônaient une révolution poétique et picturale répondirent, dès 1920, de nouvelles mises en
scène et de nouveaux films issus des courants formalistes et constructivistes. » (Ph. Macasdar).
Ceux que l’on nomma les formalistes (comme Jakobson, Chklovski, Bakhtine ou Propp et sa
célèbre Morphologie du conte) ouvrirent le chemin du structuralisme en revendiquant
l’analyse du texte comme langue, structure et récit, récusant les éternelles explications
psychologiques, philosophiques ou biographiques. Les textes furent déconstruits,
reconstruits, les oeuvres du passé revisitées, une pratique originale du collage, du montage
s’instaurant dans tous les arts.

De la même manière, Schwartz butine dans les légendes d’ici ou d’ailleurs, dans le passé
populaire, emprunte au cirque, au music-hall, au guignol, voire à la bande dessinée ou au
cinéma, et il réinvente un conte, le « conte soviétique », sérieux, naïf et véridique, pour lequel
il a su trouver une forme nouvelle. Comme ses contemporains, Schwartz pressent que le
merveilleux sourd sous le quotidien, surgissant en des moments-clés et, comme l’ensemble
des artistes de ce premier quart de siècle, il prône vigoureusement une esthétique de choc.
Récits, pièces pour enfants ou marionnettes, pièces pour adultes, scénarios de films, … dans
chacun de ces genres, Schwartz observe apparemment toujours les lois du conte. Sauf que ses
contes ne ressemblent plus du tout à ceux de nos grands-mères. Ses thèmes, il les choisit dans
la vie de tous les jours : petite fable morale pour inciter les enfants à se laver, à travailler en
classe, fable grave qui met en action des despotes bornés et militaristes avec leur nuée de
flatteurs, d’exécutants serviles et de citoyens stupides.

Son expérience des impératifs du jeu théâtral liée au plaisir des trouvailles d’expression et de
mots, sa pratique de l’enquête sur le terrain et son sens aigu de l’observation, sans oublier sa
passion pour le passé folklorique et légendaire, vont lui permettre de concevoir une
dramaturgie riche en ruptures et en assemblages insolites, assortie de chocs entre réalité et
fantastique. On peut même dire que Schwartz est « l’introducteur d’un genre qui n’avait pas
de racines profondes dans le monde slave : la fable fantastique dont il emprunta l’esprit et la
structure aux conteurs scandinaves et germaniques. » (G. Soria)

L’humour et le rire font partie intégrante de son oeuvre et se retrouvent dans un savant
mélange de lucidité et de naïveté, d’inquiétude et d’espérance. Il a le sens et le goût du gag,
surgi du récit, d’une indication scénique ou d’une réplique. Est-ce un effet de l’air du temps –
le burlesque américain eut son heure de gloire en Russie à l’époque – ou de la fantaisie
improvisatrice de l’auteur ?

« Il est important de souligner que la plus grande partie de son activité d’écrivain, Schwartz l’a
passée à l’ombre du réalisme socialiste triomphant », écrit encore Philippe Macasdar. Comme
Boulgakov, mais par d’autres détours, il sut malgré tout trouver la force de continuer sans
trahir les innovations de ses aînés formalistes et futuristes. Et, plus proche en cela d’un
Maïakovski, il participa, à sa manière, à la vie publique et sociale de son pays. Plus encore que
ses contemporains réduits par la censure à ne pouvoir s’exprimer que dans le domaine pour
enfants, il a profité́ de cette situation pour adresser, en douce, des signaux codés au monde
des adultes. A ce titre, il leur a peut-être permis de retrouver cette capacité de franchise et de
spontanéité qui suscite la révolte, l’éveil de la raison critique et de rétablir des principes de
dignité, dont celui de combattre les forces destructrices au lieu d’y céder.